Ya rien au village, pourquoi y rester?

Les paysans africains ont besoin d’infrastructures adaptées pour le stockage et la conservation de leurs produits.

Plus d’un tiers de la population rurale en Afrique subsaharienne vit à minimum cinq heures du marché le plus proches ? « Pas étonnant qu’il en coûte 5 fois plus cher pour transporter une tonne de riz dans certaines parties de l’Afrique centrale que ça ne l’est sur les routes principales au Pakistan », s’exclame Dr Kanayo Nwanze, Président du Fonds international pour le développement de l’agriculture.

Le manque de débouchés viables condamne trop grand nombre d’agriculteurs africains à l’agriculture de subsistance. Certains finissent par s’en lasser et à se décider à quitter les campagnes pour rejoindre les villes. C’est le cas notamment de nombreux jeunes africains et aussi de plus en plus de femmes et d’enfants.

Qu’est-ce qu’on voit jusqu’aujourd’hui lorsqu’on se rend dans les villages africains ? Des femmes qui accouchent à la maison sans aucune assistance médicale. Des enfants qui grandissent à qui l’opportunité n’est pas donnée d’aller à l’école, de s’instruire, de se former. Des hommes et des femmes, jeunes, adultes, vieux, qui n’ont pas accès à l’eau courante, qui n’ont pas accès à l’électricité, qui n’ont pas accès aux soins de santé. « Pourquoi devraient-ils alors rester dans les villages ? », interroge Dr Kanayo Nwanze.

Le développement de l’agriculture en Afrique doit forcément s’accompagner du développement des zones rurales. « Les agriculteurs ont besoin de routes qui ne sont pas seulement bitumées, mais qui sont plus durables face aux intempéries. Ils ont besoin de l’accès aux services financiers en milieu rural afin qu’eux aussi puissent investir dans leurs entreprises agricoles. Et ils ont besoin d’un accès fiable à l’électricité et l’eau potable, ainsi que des liens vers des marchés et de l’information », explique le Président du FIDA.

Les agriculteurs ont besoin d’installations de traitement et de stockage de leurs récoltes pour éviter qu’elles soient envahies et détruites par des parasites ou tout simplement détruites par la pluie.

Aussi longtemps que ces besoins légitimes resteront sans réponses, personnes n’en voudra à ces populations qui obligés de quitter les campagnes pour venir grossir le lot des chômeurs dans les villes africaines. « Si les gouvernements [africains] veulent vraiment que le secteur agricole ait un profond impact sur ​​la pauvreté et la faim, ils doivent investir dans les infrastructures rurales », préconise le Président du FIDA.

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